vendredi 1 août 2008

Le Bouclier


Le bouclier du chevalier, ou écu, suit l’armure dans ses différentes phases, participant à ses modifications, mais en sens inverse, c’est à dire s’amoindrissant à mesure qu’elle se perfectionne.

Tant que l’armure se trouve impuissante aux armes d’hast, le chevalier s’abrite derrière un écu qui le protège de la tête jusqu’au genoux.
Quand la texture de la maille devient plus dense, plus continue, l’écu restreint ses proportions.
Enfin, l’armure complète du XVè siècle le rend inutile et le fait disparaître.



Au XIè et XIIè siècles, l’écu est de forme allongée, arrondie en haut, pointue par le bas. Il couvre un homme debout de la tête aux pieds. Le guerrier le porte suspendu au cou par une courroie, la GUICHE ; en marche, il le rejette sur l’épaule gauche.

Son mode de fabrication consistait en des planches assemblées, cintrées dans le sens transversal, matelassées en dedans, recouvertes de cuir au dehors, pour mieux ammortir les chocs ; le tout était solidement relié par une armature de bandes de métal. Deux poignées de cuir, les ENARMES, dans lesquelles le combattant passait l’avant-bras et la main qui tenait les rênes, garnissaient la face intérieure de l’écu.
Cet écu, de grande dimension, donnait au combattant une position trop rigide.



Par la suite, la taille du bouclier diminue, ce dernier couvrant seulement les organes essentiels, la poitrine et le ventre.

Le visage étant mieux défendu avec le heaume, le chef (sommet) au lieu d’être arrondi, est coupé droit. On raccourcit également la pointe.

Le bouclier prend la forme d’un triangle à deux côtés égaux, légèrement convexes.
La face extérieure est utilisée pour dessiner les marques d’identification du chevalier, dissimulé derrière sa visière : c’est l’origine de l’HERALDIQUE.


Quand le chevalier est protégé complètement par son armure de fer, à partir du XVè siècle, l’écu subit une nouvelle diminution ; sa convexité s’efface, sa forme se rapproche de celle d’un triangle équilatéral.

Il cesse d’être alors une arme de bataille pour ne servir que dans les tournois et les fêtes, comme support de blason.

Les Casques


En ce qui concerne l’évolution de la protection de la tête du chevalier, on peut distinguer 3 époques.

- XIe et XIIe siècles : la tête est protégée par une simple calotte de fer, munie d’un appendice fixe destiné à protéger le nez : le NASAL.
- XIIIe et XIVe siècles : la défense du visage est complète et fixe.
-à partir du XVe siècle, la défense du visage est mobile.


Les premiers casques sont de forme conique, droite ou ovoïde et sont munis d’un nasal.
Le cône, bordé d’un cercle de métal est renforcé par deux arêtes placées, l’une devant, l’autre derrière, venant se croiser à son sommet.
Ce cône se termine ordinairement en pointe, mais est quelque fois surmonté d’un bouton.

Vers la fin du XIIe siècle, il se prolonge un peu par derrière de façon à protéger l’occiput.

Une première modification apparut : sa forme, au lieu de rester conique, devient cylindrique, à timbre (sommet), arrondi. Puis le timbre devint quelque fois plat.

Un tel casque ne défendait que la partie supérieure de la tête. La nuque, le menton et les côtés du visage n’étaient protégés que par le camail.
Les armes offensives s’étant perfectionnées, il fallut songer à l’améliorer.

A la fin du XIIe siècle, une seule plaque couvre la figure entière ; elle était pourvue de deux ouvertures transversales pour la vue et de trous pour la respiration.
Au début du XIIIe siècle, on prolonge la partie postérieure jusqu’a niveau de l’angle le la mâchoire. Des bandes de métal placées dans le sens de la hauteur et en travers renforcent l’ensemble, tout en servant à l’ornementation.
On obtient ainsi le HEAUME.

Au milieu du XIIIe siècle, le timbre tend à se rétrécir et le heaume finit par devenir ovoïde.
L’usage de ce casque dura 100 ans.

Avec le XVe siècle, commence la série des casques à visière mobile.
D’abord le grand BASSINET avec son camail de mailles, puis l’ARMET.